La Preuve irréfutable

Élie DRAI

Une communion des pensées a touché le hameau de Chambrun, dont les champs font grandir un jeune garçon, Rémi. Ses escapades lui révéleront des pouvoirs lui permettant de déceler l’au-delà du réel. Son chemin sera une nouvelle naissance, dissimulant en son sein la question de Dieu. Il en trouvera une preuve irréfutable.

Voyage amoureux au sein de la France de toujours.


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Description

Élie DRAI

Né à Paris en 1966, Élie Drai y a passé l’essentiel de sa vie. Mais, un jour, le charme de la France profonde, de ses gens, de ses paysages, s’est amusé à contrarier le parcours de cet ingénieur, jusqu’ à l’emporter vers les verdures des campagnes. Pianiste depuis l’enfance, Élie Drai y a rencontré les couleurs de Chopin et de Renoir, qui sont la source de son écriture romantique ; cette écriture qui vient, dans La Preuve irréfutable, faire éclore les beautés clandestines du passé.

 

En direct avec avec Élie Drai

Ce 5 septembre, les éditions D’un autre ailleurs… ont rencontré Élie Drai qui a fait spécialement le déplacement en France pour une journée d’échanges divers.

Bien évidemment, une grande partie de ces échanges a eu trait à La Preuve irréfutable ; en voici quelques extraits :

Thierry Loriou : Cher Élie, j’ai le plaisir de vous accueillir en France aujourd’hui dans la suite de la publication de votre roman La Preuve irréfutable. C’est l’occasion pour les visiteurs du site et vos futurs lecteurs de vous découvrir ainsi que votre œuvre. 

Bonjour Thierry.

T.L : La Preuve irréfutable … Ce titre s’annonce comme une démonstration mathématique, dites-nous qu’elle est cette preuve, de quoi s’agit-il.

E.D. : Rassurons de suite les lecteurs, il ne s’agit pas d’un traité mathématique proposant une nouvelle démonstration du théorème de Fermat. Ce roman est d’abord une révérence à la France éternelle, celle qui a été fondée et nourrie par ses paysans, par les gens du labeur, pour lesquels, comme disait Brel dans sa chanson « Jaurès », chaque mois s’appelait Décembre. On pourrait également citer Daniel Guichard, dans « Mon vieux », qui disait « Il n’y avait qu’un dimanche par semaine ». Et s’agissant du titre, l’histoire est celle d’un jeune garçon, vivant dans la campagne du début du xxe siècle, qui, en découvrant le monde, en arrive par sa simple observation à démontrer que les mécanismes de la vie ne viennent pas d’un rien dénué de sens, mais d’un tout détenant une volonté, en un mot d’une force divine.

T.L : Vous faites appel à la France éternelle, ce sont des mots que l’on n’utilise plus tellement dans un monde où tout est considéré comme évolutif. Quelle est cette France éternelle ?

E.D. : Ces mots expriment ce qu’est le cadre du roman, les petits villages entourés de champs, où la vie collégiale est encore présente par le jeu des moissons faites en commun, tout en préservant une certaine élégance de la vie. Cette France-là ne disparaîtra jamais. Et bien sûr, ces mots viennent aussi en référence à ceux du général de Gaulle, lorsqu’il évoquait la France éternelle, lors de la libération de Paris. Ils n’ont pas quitté mon esprit.

T.L : Une certaine élégance de la vie, c’est la France que vous aimez …

E.D. : Vous savez, à la source de mon écriture, il y a un après-midi de promenade chez les bouquinistes de Paris, en bordure de Seine ; j’avais environ 20 ans. Je me suis attardé sur une carte postale datant de 1910, présentant en noir et blanc, sur un papier vieilli, un village français, et accompagné de quelques mots d’une femme qui écrivait à son amoureux. Et cette carte postale a marqué ma vie, elle commençait par les mots « Mon bien-aimé ». Tout ce qui suivait était de la même fibre. « Mon bien-aimé » traduit cette élégance française du rapport affectif, on imagine les tenues de l’époque, la grâce des ombrelles … Puis, en étudiant les photos de l’époque, j’ai pu observer que la grâce des tenues existait même dans les villages reculés. C’est effectivement la France que j’aime.

T.L : Revenons à votre titre et découvrons votre roman : alors, dites-nous, quelles sont les preuves que vous nous apportez de la source divine de la vie ?

E.D. : Il est vrai qu’à travers la vie de ce jeune Rémi – personnage principal de l’histoire – le roman est également une réflexion sur la recherche de ces notions primordiales à l’existence : le sens des choses, et le pourquoi. Je ne peux pas tout dévoiler ici, dans notre entretien, mais on peut en dire quelques mots. Interrogeons-nous sur des phénomènes tellement connus de tous qu’ils en deviennent banals et semblent ne nécessiter aucune explication. Comment expliquer que si l’on se trouve à côté d’une personne que l’on aime, ou même simplement si l’on pense à elle, notre cœur bat plus vite. Bien sûr, on peut répondre « Parce que l’on est amoureux ». Certes, répondre cela n’explique rien du mécanisme. C’est dans la recherche du mécanisme que le Rémi va commencer à trouver des indices. Pour prendre un autre exemple, comment expliquer l’attachement spécifique qu’un être humain peut ressentir vis-à-vis d’un bien, au motif qu’il a participé à son élaboration ? Le pain que nous avons fait de nos mains n’a pas la même valeur que celui qui a été acheté. Pourquoi ? Ces phénomènes nous sont tellement familiers que l’on désactive d’emblée les questions du comment et du pourquoi. Il faut pourtant poser la question en forme d’hypothèse : la matière détient-elle l’intention qui la crée ?

T.L : En somme, le monde rationnel, directement palpable, donne une idée incomplète du réel, c’est ce que vous dites ?

E.D. : Tout à fait. Je n’ai pas souhaité, au sein du roman, aborder des notions liées à la physique, mais on peut évoquer le sujet ici. Cela fait plus d’un siècle qu’Albert Einstein a révélé une nouvelle définition du temps et de la matière. La masse n’est pas ce que l’idée commune nous dit qu’elle est. On sait aujourd’hui que l’énergie crée la masse. On sait aujourd’hui que, dans l’infiniment petit, la masse n’est pas constituée de la même manière dont elle nous apparaît à l’état habituel. Tout est illusion. Nos sens se perçoivent qu’un effet magnétique de particules terriblement distantes entre elles, et qui nous cachent bien des secrets.

T.L : Et j’ai lu, à travers cette histoire, que le jeune Rémi est aidé dans sa démarche par plusieurs personnages. Est-ce que ces personnages ont existé ou sont-ils totalement imaginaires ?

E.D. : Certains ont existé. Pour exemple, il y a Monsieur Caillabeau, qui a réellement existé. Sa personnalité et ses anecdotes viennent de l’histoire réelle. Mais pour l’essentiel, les personnages sont imaginaires.

T.L : Venons-en à votre style d’écriture. Dès la première page, lorsque j’ai pris votre livre en main, j’ai eu le sentiment d’une volonté à faire de la poésie, à harmoniser les mots, comme s’il s’agissait d’une œuvre de musique romantique classique.

E.D. : Tout à fait. La couleur des mots vaut autant que leur contenu. En musique, le phénomène est le même, la mélodie a bien sûr un rôle important, mais l’interprétation fait tout. Un Nocturne de Chopin mal interprété n’est plus un Nocturne de Chopin. Si l’histoire de Rémi était présentée avec le vocabulaire du quotidien, elle perdrait toute chance d’insuffler la beauté des choses. À mes yeux, il faut écrire comme si Victor Hugo nous regardait derrière notre épaule, attendant de notre part une totale exigence.

T.L : C’est de cela d’où viennent les quatre vers de Victor Hugo présentés en préface du roman ?

E.D. : Ce sont effectivement quatre vers constituant le poème de fin des « Misérables » de Hugo. J’ai toujours été en admiration devant ces vers. En outre, ils résultent de la rencontre d’un homme – Jean Valjean – qui a connu les traumatismes de la vie, et d’une jeune fille innocente – Cosette – dans laquelle il perçoit la résolution de sa vie. C’est également un thème que je traite dans mon roman.

T.L : Et dans votre roman, Cosette prend le visage de Déborah ?

E.D. : Cosette est la propriété exclusive de Victor Hugo. Mais il est vrai que dans mon roman, un cantonnier qui a arpenté toutes les routes de sa campagne à travers les douleurs du temps rencontre une jeune fille nommée Déborah qui va lui apporter une part de la résolution de sa vie. Mais, il y a d’autres personnages féminins, dans cette histoire, qui ont aussi leur importance, par exemple Solange, la sœur de Rémi, de cinq ans son ainée. 

T.L : Il est vrai, à la différence de la Cosette de Victor Hugo, qu’au sein de vos personnages, les enfants restent des enfants, et ne sont pas les sujets de la dureté de leur environnement.

E.D. : Tout à fait. Certainement, ai-je été touché profondément par des figures emblématiques que j’ai croisées dans mes souvenirs culturels ? J’ai en mémoire ce jeune garçon, dans le film « Citizen Kane », qui joue avec sa luge dans la neige. Le destin lui confie la fortune et la célébrité, il devient un homme puissant, mais lors de son dernier souffle, il prononce le mot « Rosebud », du nom qu’il avait donné à sa luge. Mes personnages, Rémi, Solange, Déborah, et les enfants qui jouent dans la cour de l’école, sont de cette fibre. Peut-être m’y suis-je vu également.

T.L : En fin de roman, et en total contraste avec ce qui vient d’être dit, une référence est faite à la guerre de 1940 et les atrocités des camps. C’est une histoire qui vous touche, je crois.

E.D. : Oui, toute la famille de mon père a été déportée. Presque tous sont morts. Mais cette référence est plutôt une ligne d’espoir. Vous vous rappelez certainement des mots de de Gaulle visitant Auschwitz « Quelle tristesse ! Quel dégoût ! Et, malgré tout, quelle espérance humaine ! ». La fin de mon roman repose sur la même idée. D’autant plus, qu’elle s’accompagne de la confiance que le personnage peut avoir dans l’existence divine, puisque l’ouvrage en apporte la preuve irréfutable.

T.L : Eh bien, c’est sur ces mots que nous allons nous quitter. Votre livre se lit autant qu’il s’écoute, les mots s’enchevêtrent de couleurs et de senteurs, c’est une belle aventure. Bonne route à votre roman. Merci

E.D. : Merci beaucoup

Informations complémentaires

• Poids 252 g
• Dimensions 125 × 13 × 210 cm
• auteur

Élie Drai

• couverture

Impression Quadrichromie recto seul sur carte graphique 250 g, Pelliculage mat et vernis brillant de surimpression

• fabrication

Dos carré collé

• format

12,5 x 21 cm à la Française

• impression

Noir recto/verso sur Munken white 90g

• ISBN

978-2-49016-516-2